Aurores Boréales : Nuit 4 Tromsø grøtfjord

Aurores Boréales : Nuit 4 Tromsø grøtfjord

C’est après une pause bien méritée au chalet, que nous reprenons la route en direction de Grøtford. 35 km, soit un peu plus d’une heure de route sans pause.

La première moitié de la route commence à être bien connue, il faut commencer par traverser la petite île qui abrite Tromsø et l’aéroport, puis continuer vers l’ouest. C’est à Ersfjordbotn que le chemin change : nous remontons vers le nord en longeant le fjord, cherchant les aurores boréales. L’orientation n’est pour l’instant pas idéale, nous devinons quelques lueurs vertes sur notre gauche. La route chemine en grimpant le flanc de montagne.

La première aurore se dessine devant nous, c’est toujours la même intensité, la même excitation qui nous anime, les mêmes craintes aussi, va-t-elle durer, s’intensifier disparaitre, y en aura-t-il d’autres ? Il faut s’arrêter pour en profiter, la route qui monte n’offre pas beaucoup d’abris, et il faut faire avec les autres voitures qui se sont déjà arrêtées.

Ca y est, une place. On s’arrête, le temps d’enfiler les manteaux et les gants, prendre l’appareil photo et le trépied, nous voici dehors. Les conditions lumineuses se prêtent à s’immortaliser avec l’aurore. Le cadre est beau, la mer s’offre devant nous avec les lumières des villages au loin, mais l’aurore ne semble pas vouloir prendre cet axe. Elle traverse bien haut pour disparaitre vers l’ouest de l’autre côté du col… Aller, c’est décidé, on reprend la route…

L’aurore semble disparaitre dans la nuit vers le col, pendant notre ascension, nous la perdons de vue, était-ce le bon choix ? N’avons-nous été trop gourmands ? Seule la lumière de la lune éclaire le paysage, dessinant les flancs enneigés des montagnes, où quelques rares arbres semblent vouloir défier les rigueurs du climat. Après de longues minutes nous arrivons au sommet du col, le paysage s’ouvre devant nous laissant apparaitre la quête de notre voyage. Un long ruban suit le sommet de la montagne, longeant la crête, se courbant….

Se gonflant, pour passer au-dessus des sommets et dominer le paysage.

La route descend du col vers une petite baie qui semble pour un instant être devenue le terrain de jeux des aurores boréales.

Au loin à gauche, les aurores semblent prendre naissance derrière les montagnes, montant telles des volutes de fumée,  avant de s’arquer pour disparaitre de l’autre côté de la baie.

Les soubresauts qui agitent les volutes semblent s’atténuer, la nuit est déjà bien avancée ; malgré le froid vivifiant qui nous mord, la fatigue nous gagne. Nous décidons de finir un dernier time lapse avant de rentrer.

Alors que le trépied est déjà rangé, un dernier regard en arrière, et là, le léger ruban semble s’être animé. Il prend naissance en haut du col. Tout d’abord de légères vagues qui semblent hésiter et ne pas réussir à se coordonner, puis tout semble se mettre en place, l’énergie naissante devient plus forte, forme un torrent tumultueux qui débouche sur une énorme vague.

L’énergie devient si forte que la vague grandissante passe du vert pâle à un vert intense, elle s’enroule sur elle-même dans un tourbillon d’énergie incontrôlable avant d’exploser, et d’emplir tout le ciel de sa lueur verte, allant jusqu’à colorer la mer en vert.

Les restes de cette vague d’énergie se dispersent au-dessus de la mer, puis, tel un serpentin endiablé. Les lueurs disparaissent au loin derrière les montagnes …

Le calme et le froid de la nuit reprennent tout doucement leur droit, la lune commence doucement à reprendre sa place majestueuse dans le ciel pendant que les derniers soubresauts de cette majestueuse aurores disparaissent doucement vers l’horizon, poursuivant leur voyage spatial entamé quelques 149 millions de kilomètres plus tôt.

 

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